Deux heures après le coucher du soleil, Mayin s'arrête devant les larges portes de la cité, toisant avec arrogance le garde qui se dirige vers elle. Elle fronce les sourcils et reprend, d'un pas décidé, sa marche vers le garde solitaire et s'arrête à quelques centimètre seulement de lui.
Le garde la toise de haut en bas longuement, s'attardant à ses cuisses rougies par le froid, avant de lui demander:
"Alors, qu'est-ce qu'une dame toute seule fait sur les routes à une heure pareille?"
Mayin le toise d'un regard plus glacé que le vent qui fouettait ses jambes, baisse le foulard qui couvre le bas de son visage et lui offre un sourire carnassier aux canines sur-développées. Le garde recule d'un pas, l'air soudain apeuré.[/i]
"Je veux entrer dans la ville et me restaurer comme n'importe quel voyageur peut se le permettre. Devrais-je user de violence à ton égard, misérable fantassin, pour avoir droit à ce qui m'est dû??"
Le garde, tout en reculant de quelques pas supplémentaires, lui fait signe d'entrer dans la ville, puis se dirige en courant vers le poste ou ses comparses jouaient une partie de dés.
Mayin rajuste son écharpe puis entre, sifflottant une hymne d'un pays lointain, alors que les gardes l'observent, incertains que l'entrée d'une si étrange étrangère soit une bonne chose pour la Cité...